Remise des grands prix "Préservation des captages d’eau potable"

En France de nombreuses ressources en eau sont impactées par les pollutions diffuses dues aux nitrates et pesticides. Ces pollutions s’avèrent d’autant plus problématiques lorsqu’il s’agit de ressources utilisées pour la production d’eau potable. Leur traitement, nécessitant des installations coûteuses, s’avère incontournable auquel cas les concentrations de ces substances feraient peser un risque sanitaire sur les usagers. Pour continuer à exploiter ces ressources durablement, les collectivités territoriales n’ont d’autres choix que d’agir à la source des émissions. Ces actions impliquent de nombreux acteurs, en particulier les exploitations agricoles des aires d’alimentation des ouvrages de prélèvement d’eau pour la consommation humaine.

Des lauréats et des initiatives
Afin de mettre à l’honneur les collectivités territoriales et leurs élus portant des actions exemplaires d’amélioration de la qualité des ressources en eau utilisées pour la consommation humaine, le Centre de ressources Captages a organisé la première édition des Grands prix « Préservation des captages d’eau potable ». Inclues dans des projets de territoire, ces actions peuvent également contribuer à la reconquête de la biodiversité.

Suite au lancement de l’appel à candidatures le 22 mars, journée mondiale de l’eau, 26 collectivités ont déposé un dossier. Parmi celles-ci, quatre lauréats ont été désignés :

• L’Agglomération du Choletais pour ses actions en faveur de la transition agroécologique engagées depuis 2009 à l’échelle de la zone de protection de l’aire d’alimentation de captage (AAC) du lac de Ribou (13 700 ha). L’agglomération a notamment soutenu la mise en place de systèmes herbagers moins dépendants aux produits chimiques et créé une marque pour soutenir les conversions en agriculture biologique.
• La commune de Canet d’Aude pour sa démarche de concertation dans le cadre de l’évaluation et du renouvellement de son plan d’actions pour la reconquête de la qualité de l’eau du captage de Canet d’Aude (AAC de 530 ha). Des outils et des méthodes innovantes ont été mobilisés pour mieux prendre en compte les visions et perceptions des acteurs du territoire.
• La commune de Colombier-Saugnieu pour son action de communication et sensibilisation, dans le cadre de son plan d’actions agricoles lancé en 2018 à l’échelle de l’AAC du captage « Le Reculon » (720 ha). L’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau de la Bourbe a réalisé et implanté pour le compte de la commune, trois panneaux d’interprétation du paysage permettant aux promeneurs de mieux comprendre le travail des agriculteurs et les enjeux de préservation de la qualité de l’eau.
• La commune de Barbezieux Saint Hilaire pour sa démarche intégrée, engagée depuis 2010 et intégrée au programme Re-Sources porté par la Région Nouvelle-Aquitaine, à l’échelle de l’AAC des Puits de Chez Drouillard (1 920 ha). Mise en œuvre par Charente Eaux, elle s’appuie principalement sur une stratégie foncière et répond à plusieurs enjeux : reconquête de la qualité de l’eau des captages ; préservation du cours d’eau et des milieux humides ; restauration d’habitats communautaires et amélioration du cadre de vie ; sensibilisation aux enjeux environnementaux ; développement territorial.
• D’autres démarches méritent néanmoins d’être signalées :

Celles portées par des structures regroupant des territoires densément peuplés, comme c’est le cas pour Eau de Paris et le Syndicat des Eaux et de l’Assainissement d’Alsace-Moselle. L’intérêt et la pertinence des actions menées par ces candidats ont été reconnus par l’ensemble du jury.
Le jury tient également à saluer l’engagement des maires de deux petites communes de la Région Grand Est, Tramont-Lassus et Kirchberg (respectivement 90 et 800 habitants).